écailler

écailler

1. écailler [ ekaje ] v. tr. <conjug. : 1>
• déb. XIIIe; de écaille
1Dépouiller de ses écailles (un poisson). Écailler une dorade.
2(1690) Écailler des huîtres, les ouvrir. Couteau à écailler.
3Faire tomber en écailles (ce qui recouvre une matière : enduit, vernis, peinture, etc.). Pronom. Se détacher et tomber par écailles. Vernis à ongles qui s'écaille. « D'énormes tuyauteries grises dont la peinture s'était écaillée » (Bosco).
4Rare Couvrir d'ornements en forme d'écailles. Écailler un dôme. « ponts écaillés de tuiles » (Hugo).
écailler 2. écailler, ère [ ekaje, ɛr ] n.
escailiere 1303; de écaille
Personne qui ouvre et vend des huîtres, des fruits de mer. Vieilli Maître écailler : restaurateur qui se fait une spécialité des huîtres et fruits de mer.

écailler verbe transitif Gratter la peau d'un poisson cru pour en enlever les écailles. Ouvrir des huîtres. Faire tomber une peinture, un vernis, etc., en plaques minces : L'humidité avait écaillé les peintures.écailler (difficultés) verbe transitifécalerécailler (homonymes) verbe transitif écaillé adjectif écailler nom masculinécailler, écaillère nom Commerçant spécialisé dans la vente et l'ouverture des huîtres et autres coquillages. ● écailler, écaillère (difficultés) nom Orthographe Sans i après les deux l, à la différence de quincaillier. ● écailler, écaillère (homonymes) nom écaillé adjectif écailler verbe écaillère écaillèrent forme conjuguée du verbe écailler

écailler, ère
n. Personne qui vend, qui ouvre des huîtres et d'autres coquillages.
————————
écailler
v. tr.
d1./d Enlever les écailles de. écailler un poisson.
d2./d Ouvrir (un coquillage bivalve). écailler des huîtres.
d3./d Détacher par plaques minces.
|| v. Pron. Vernis qui s'écaille.

I.
⇒ÉCAILLER1, verbe trans.
A.— [Avec valeur privative]
1. [Correspond à écaille A]
a) Enlever les écailles de. Poil de Carotte est en train d'écailler ses poissons, des goujons, des ablettes (RENARD, Poil carotte, 1894, p. 243). Tu écailleras et tu videras le poisson (QUEFFÉLEC, Recteur, 1944, p. 129). Des soles ou des turbots attendaient d'être écaillés (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p. 17).
b) P. anal.
Emploi factitif. Faire se détacher (une surface) en petites plaques. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 264). Nous nous assîmes côte à côte sur une de ces vieilles bombardes de fer que la pluie et l'embrun écaillent depuis cinq siècles (FRANCE, Balthazar, Œuf rouge, 1889, p. 129).
P. métaph. Elle commença à parler. Elle serrait les mots les uns contre les autres (...) pour qu'on ne puisse pas écailler, desceller ou démolir le grand édifice de ses mots (GIONO, Eau vive, 1943, p. 325).
Emploi pronom. Se détacher et tomber, par petites plaques minces et légères. S'écailler par endroits, par plaques; le vernis s'écaille; se rayer et s'écailler. La peinture des boiseries s'écaillait au long des fentes (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 104). La boue, séchant sur nos genoux, s'écaillait comme une peau qui tombe (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 378). L'humidité, les variations hygrométriques peuvent provoquer une grave maladie qui fait se soulever et s'écailler la peinture (Musées Fr., 1950, p. 14).
Au fig. Je lui dévisagerais la frimousse, moi! Tu verrais bien si son honnêteté ne s'écaillerait pas (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 115). Ce style se démode rapidement, on le voit s'écailler à vue d'œil (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 31).
2. [Correspond à écaille B] Écailler des huîtres. Les ouvrir.
B.— [Avec une valeur intensive non privative] Couvrir, garnir d'ornements en forme d'écailles.
Gén. au part. passé. Un méchant beffroi écaillé d'ardoises (HUGO, Rhin, 1842, p. 24). La tunique de cuir écaillée de plaquettes de bronze (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 258).
♦ [Avec une méton. de l'obj.] Le tambour-major rouge écaillé d'or balançait sa canne à boule d'argent (HAMP, Champagne, 1909, p. 210).
Prononc. et Orth. :[ekaje] ou []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Début du XIIIe s. escaillier « enlever les écailles (d'un poisson) » (Gloss. Harley 2742, 58 ds T.-L.); 2. 1496 s'écailler « se détacher d'une surface par écailles » (Ordonnance ds LITTRÉ), attest. isolée; de nouveau 1690 (FUR.); 1611 écaillé (COTGR.), attest. isolée; de nouveau 1755 (Encyclop.); 1869 écailler trans. (LAUTRÉAMONT, loc. cit.); 3. 1690 « ouvrir des huîtres » (FUR.). B. 1. Ca 1256 escalié « qui a des écailles » (A. DE SIENNE, Régime du corps, 174, 27 ds T.-L.), attest. isolée; de nouveau 1544 (JACQ. MILLET, Destruct. de Troye, f° 43a ds GDF. Compl.); 2. 1838 écailler « couvrir d'ornements en forme d'écailles de poisson » (Ac. Compl. 1842). Dér. de écaille; dés. -er. Au sens A, é- a pris la valeur privative restée propre au verbe, l'adj. ayant gardé le sens de « garni, couvert de ». Fréq. abs. littér. : 47.
DÉR. Écaillage, subst. masc. 1. a) Action d'ôter les écailles. Écaillage du poisson (Lar. Lang. fr.). b) Action d'ouvrir (les huîtres). Écaillage des huîtres (ROB.). 2. Fait de s'écailler. Il est bon d'ajouter un pour cent de glycérine, pour éviter l'écaillage de la colle (VILLON, Dessin. et impr. lithogr., 1932, p. 157). []. Ds Ac. 1932. 1res attest. a) 1755 terme de salines (Encyclop. t. 5); b) 1803 « état, défaut de ce qui s'écaille » (BOISTE); c) 1823 « action d'ouvrir des huîtres » (ibid.); d) 1845 « action d'enlever les écailles des poissons » (BESCH.); du rad. de écailler, suff. -age.
BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] p. 150.
II.
⇒ÉCAILLER2, ÈRE, subst.
A.— Personne dont le travail consiste à ouvrir et à vendre des huîtres, des coquillages. À peine voit-on de loin en loin [dans Paris] une écaillère qui reste sur sa chaise, les mains sous ses jupes, à côté de son tas de coquilles (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1836-48, p. 608).
B.— Au fém. Instrument utilisé pour ouvrir les huîtres (d'apr. Lar. 19e-Lar. Lang. fr. et QUILLET 1965).
Rem. On rencontre dans ces diverses acceptions, le synon. rare écailleur, subst. masc. [Il] regarda fixement sa famille pressée autour de l'écailleur (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Oncle Jules, 1883, p. 417; cf. ROB. Suppl. 1970).
Prononc. et Orth. :[ekaje] ou [], fém. [-]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1303 Hilot l'escailiere (Arch. Mun. Reims ds GDF. Compl.); 1326 esquailliers (Archives Nationales, JJ 64, f° 238 v°, ibid.); 2. 1870 écaillière « instrument servant à ouvrir les huîtres » (Lar. 19e). Dér. de écaille; suff. -(i)er. Fréq. abs. littér. :26. Bbg. RIGAUD (A.). La Vraie cour des Miracles. Vie Lang. 1969, p. 336.

1. écailler [ekaje] v. tr.
ÉTYM. Déb. XIIIe; de écaille.
1 Dépouiller (un poisson, un reptile) de ses écailles. || Écailler une carpe.
2 (1690). || Écailler une huître, l'ouvrir. Écaillage, 2. écailler.
3 Faire tomber en écailles (ce qui recouvre une matière, une couche peu épaisse qui recouvre une matière). Érafler. || Écailler le plomb avant de faire une soudure. Gratter.
(Sujet n. de chose). || Les intempéries avaient écaillé le vieux mur.
4 (1838). Rare. Couvrir d'ornements en forme d'écailles. || Écailler un toit, un dôme.
——————
s'écailler v. pron.
ÉTYM. (1496).
Se détacher et tomber par écailles. Effriter (s'). || Peinture, plâtre, statue qui se fendille, s'écaille. → Crevasser, cit. 2. || Des tuyauteries dont la peinture s'était écaillée. → Coursive, cit.
Figuré :
0 Je lui dévisagerais la frimousse, moi ! Tu verrais bien si son honnêteté ne s'écaillerait pas.
Huysmans, Marthe, 1876, p. 115.
DÉR. Écaillage, écaillé, écaillement, écailleur, écaillure.
HOM. Écaillé, 2. écailler.
————————
2. écailler, ère [ekaje, ɛʀ] n.
ÉTYM. 1303, escailiere; de écaille.
1 Personne qui ouvre et vend des huîtres. || Maître écailler : restaurateur qui se fait une spécialité des huîtres et fruits de mer.
1 C'est pas des bêtes, rétorqua Julia, c'est des fruits. Chez tous les écaillers convenables ça s'appelle des fruits de mer.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 135.
2 Je suis écaillère, et, si je n'avais pas de varices, j'aurais maintenant la belle vie.
Hervé Bazin, Madame Ex, p. 116.
tableau Noms de métiers.
2 N. f. Instrument servant à ouvrir les huîtres.
HOM. Écaillé, 1. écailler.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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